Comment ne pas rêver quand on voit un cheval réaliser des enchaînements compliqués sans que les demandes de son cavalier ne soient décelables, quand on le voit s'amuser sur les tours que lui a appris son dresseur ?
Comment n'avoir pas envie d'être capable d'instaurer une telle complicité avec un cheval ? De se faire ainsi comprendre ...
Quelle que soit l'équitation pratiquée, on entend parler de technique, de méthode.. Oui, mais le technicien dans tout ça? Suffit-il d'avoir de la technique pour établir une bonne relation ? Suffit-il de savoir demander au cheval de bouger sa tête, ses hanches et ses épaules pour obtenir sa confiance ? Son attention, oui, son respect à la limite, mais ce n'est pas suffisant pour établir une vraie relation de confiance, base d'une réelle complicité.
En équitation éthologique, on parle de communication avec le cheval. Pour qu'il y ait communication, il faut autant savoir s'exprimer qu'écouter. Il faut donc savoir observer son cheval.
Les chevaux communiquent beaucoup entre eux, mais il le font également avec nous, à nous d'être suffisamment attentifs pour comprendre ce qu'ils expriment : sérénité, inquiétude, douleur, mécontentement voire agressivité, curiosité,perplexité voire incompréhension...
Malheureusement, ce que l'on apprend dans les manuels sur les expressions du cheval est très loin d'être exhaustif. Quand on parle de la position des oreilles par exemple : oreilles en avant, tout va bien ! Oreilles en arrière, attention! Agressivité! Sauf qu'un cheval qui vous arrive dessus avec la tête un peu haute et des oreilles très tendues vers l'avant, n'est pas forcément animé d'intentions amicales envers vous, il peut s'agir d'une tentative de domination ou peut-être a-t-il repéré quelque chose derrière vous, qui l'intrigue ou l'inquiète. Au contraire, un cheval qui va pointer ses oreilles vers l'arrière n'exprime pas forcément de l'agressivité, il peut simplement surveiller ce qui se passe dans son dos. Le fléhmen également, on apprend généralement que c'est un moyen pour le cheval d'identifier plus précisément certaines odeurs. Cela peut-être aussi un signe de douleur, un cheval qui commence à avoir mal au ventre sans que les coliques ne soient déclenchées ; je l'ai vu également sur une jument qui avait une maladie naviculaire et qui, au tout début d'une crise, avant même qu'elle ne commence à boîter, lorsque son cavalier arrivait avec le filet, faisait un flhémen...
Et que dire de son poids ? La partie du corps sur laquelle le cheval reporte son poids est aussi riche de sens : Il a naturellement tendance à "être sur les épaules" mais selon celle sur laquelle il en met le plus peut nous indiquer de quel côté il compte aller ; l'incurvation de son rachis, également... Et si sans sollicitation de votre part, il le reporte vers l'arrière, c'est qu'il se met en alerte et se tient prêt à se déplacer dans n'importe quelle direction (n'est-ce pas la définition de l'EQUILIBRE ?) en fonction des évènements...
Il y a aussi les expressions de son visage, qui viennent complèter l'orientation de ses oreille et ce qu'il dégage... Ne vous est-il jamais arriver de percevoir l'humeur de quelqu'un avant même qu'il ne vous ait adressé la parole ni même regardé ? On peut arriver à la même finesse de décryptage avec les chevaux...Il suffit d'observer, d'ECOUTER et puis bien sûr, de nous adapter...